Résilience, gestion du stress, assertivité : autant de qualités mises à l’honneur et recherchées lors des recrutements. Mais rien au sujet du courage managérial ! Or, cette posture clé s’avère des plus précieuses chez un manager… Indispensable pour faire progresser l’entreprise, essentielle pour maintenir des relations humaines saines. Explications d’Auriane de Potesta, Directrice Associée chez Monceau Carrières.
Courage, synonyme de fermeté, force de caractère, qui permet d’affronter les revers, les circonstances difficiles. Si cette définition du Larousse semble correspondre à un idéal, elle reste bien éloignée du monde managérial. « Qui n’a jamais entendu dire que le manque de décision en entreprise est source de stress, de frustration voire de dépression ? s’interroge Auriane de Potesta, Directrice Associée chez Monceau Carrières. Depuis 17 ans que j’accompagne les cadres supérieurs dans leurs transitions de carrière, je constate combien les non-dits peuvent impacter de façon négative les collaborateurs désireux de vérité. Laissés parfois dans une sorte de vide, ils peuvent se sentir dans un inconfort, synonyme de mal être. Or, le courage managérial, c’est justement savoir « parler vrai ». C’est aussi être capable de défendre les intérêts de son équipe. S’impliquer, s’engager, « mouiller sa chemise ». » Autrement dit, assumer ses responsabilités et surtout, rester congruent entre ses paroles et ses actes. A l’heure des fusions-acquisitions, des transformations digitales, le courage apparaît comme une vertu cardinale qui favorise avec transparence la conduite du changement.
Sortir de sa zone de confort
Cette « force d’âme » selon Platon consiste à dire et à faire ce qui semble le plus juste. « Le courage suppose de sortir de sa zone de confort, souligne Auriane de Potesta. Le manager perçoit le risque, il est tenté de s’en écarter, et finalement s’y confronte en dépassant ses propres réticences. Le courage managérial éclaire ce qui est confus. Résout les problèmes sous-jacents. Lisse ce qui est tordu. Libère ce qui est noué. »
Or, entre les injonctions paradoxales, les changements dans les organisations, l’impératif de performance, le manager n’a pas toujours le beau rôle. Comment expliquer à son équipe qu’un projet est mis en stand-by alors que tous les collaborateurs s’y sont investis à 100 % ? Comment annoncer des changements de postes ou de métiers en sachant que l’on va déclencher colère ou frustration ? « Notre mission en tant que coach consiste à promouvoir cette valeur au sein des entreprises, résume Auriane de Potesta. Nous aidons les managers à cultiver cette force tranquille, pour qu’ils apprennent à composer de manière efficace avec les défis à relever. Nous veillons aussi à stimuler la prise d’initiative et de décision. En somme nous sommes là pour les challenger dans leur rôle et les amener à se questionner ! » Le courage managérial, au cœur du leadership…