Parfois, il faut savoir mettre de côté la peur de l’échec et la crainte du « Non » pour revenir sur le chemin de l’emploi et dynamiser sa carrière. L’avenir appartient aux audacieux, et un brin d’aplomb, savamment dosé, peut ouvrir de nouvelles opportunités… Charlotte d’Argencé Quémard, directrice associée chez Monceau Carrières, nous donne les clés de ce culot bien élevé !
« De toutes les façons, il ne va jamais me répondre », « Il va me dire non, je le sais »… La transition de carrière reste un moment difficile à vivre, chargé d’inquiétude et de perte d’estime. C’est d’autant plus vrai pour un cadre ou un dirigeant, qui a porté de nombreuses responsabilités, et qui du jour au lendemain, se retrouve seul. « La perte d’un statut est souvent mal vécue, estime Charlotte d’Argencé Quémard, directrice associée chez Monceau Carrières. Certains dirigeants se retrouvent sans société ni fonction à inscrire sur leur profil LinkedIn… Cette case vide les effraie et les déstabilise. » Comme si cette personne, amputée de son entreprise, perdait soudainement toute identité. « Or, il n’en est rien ! souligne Charlotte d’Argencé Quémard. L’entreprise n’est qu’une marque, et il est important de s’en déconnecter. Un directeur commercial, avec 15 ans d’expérience, sera toujours légitime à parler de son métier. » Seulement voilà, dans les faits, ce n’est pas si simple à appliquer.
La peur du ridicule et l’angoisse de l’échec rabotent chaque jour un peu plus la confiance et l’estime de soi. Il est alors difficile d’enclencher une dynamique de retour à l’emploi. « Depuis 18 ans que j’accompagne les cadres en transition de carrière, je constate souvent un fort sentiment de dévalorisation. Lors des différents ateliers, j’apprends aux cadres à adopter une nouvelle posture, en désacralisant la recherche d’emploi… » Comment ? En développant une nouvelle expertise : le culot bien élevé !
1/ Ne pas hésiter à solliciter son réseau
« Aujourd’hui, le marché caché représente 70 % des offres, estime Charlotte d’Argencé Quémard. Autant dire que le réseau s’avère essentiel pour concrétiser un projet à la hauteur de ses aspirations. » Et le réseau ne se résume pas seulement à nos collègues de bureau ! Il se compose de différents cercles, à commencer par les contacts les plus proches : membres de la famille, amis, anciens camarades de promotion… « Vient s’ajouter ensuite tous les contacts professionnels, collègues, clients, fournisseurs… L’idée très répandue est de penser que notre proche collègue nous tendra forcément la main, et que le camarade de classe que l’on n’a pas vu depuis 10 ans ne voudra pas nous aider. Rien de plus faux ! C’est pourquoi je conseille toujours de faire le point sur son réseau, sans idée préconçue. » Qui peut vous recommander ou vous introduire auprès d’autres personnes ? Qui peut vous éclairer sur un secteur d’activités précis ? Quel contact pourra vous épauler dans le cadre de vos recherches ? Plus le réseau est riche, diversifié et dense, plus la recherche portera ses fruits.
2/ S’exprimer de façon claire, concise et précise
Il va sans dire que solliciter son réseau passe inévitablement par la mise en relation et la prise de contact. Et c’est là que cela se complique. « Notre éducation nous pousse souvent à « tourner autour du pot ». C’est dommage ! Certes, s’entendre dire non est toujours déstabilisant, mais il faut apprendre à s’entraîner ! »
Très souvent, il est vrai, on n’ose pas demander d’aide, par peur du refus. Or, il faut se détacher de cette croyance limitante. Car en réalité, il est rare d’être rejeté, et les gens sont plutôt enclins à vous aider. Il en va de même dans nos relations professionnelles. « Il faut oser dire les choses clairement, sans artifices. Quand on est – Clair, Concis, Précis et Poli – la réponse a de fortes chances d’aboutir. » Autrement dit, les candidats les plus efficaces sont ceux qui vont droit au but et qui appliquent la méthode C2P2 (clair, concis, précis poli). Ils osent, ils demandent et ils reçoivent. C’est aussi simple que ça !
3/ Ne rien prendre de façon personnelle
Bien évidemment, il faut accepter de ne pas être la priorité dans l’agenda de la personne sollicitée. Avec la sur-sollicitation, elle n’aura que très peu de temps à vous consacrer. Parfois même, elle déclinera le rendez-vous. « Mon conseil ? Ne jamais se décourager lors d’un refus ou en cas de non-réponse ! prévient Charlotte d’Argencé Quémard. Cela n’a rien de personnel, et cela ne doit jamais remettre en compte nos propres compétences. » Pour apprivoiser son audace, Charlotte d’Argencé Quémard conseille d’y aller pas à pas, et de s’astreindre à 4 ou 5 entretiens réseau par semaine. « On peut se renseigner sur un secteur d’activité, réaliser des enquêtes métiers : l’idée, c’est vraiment de reprendre confiance en soi. C’est pourquoi, lors de mes séances de coaching, j’aide les candidats à renforcer leur solidité personnelle. Je leur donne des clés de lecture selon les situations, et à chaque fois, on cherche la meilleure approche pour désacraliser la mise en relation. » Un exemple parmi d’autres : à la fin d’un entretien de recrutement, on peut poser la question suivante : « est-ce que mon profil fait sens pour vous ? » Cela relance la conversation et permet d’avoir des éléments de réponses. De même, quand on sollicite une enquête métier, il faudra penser à valoriser son interlocuteur. Sans flatterie toutefois. La bonne mesure est toujours la meilleure.
En somme, l’accompagnement proposé par Monceau Carrières permet de cultiver son audace, car le culot est une faculté qui se travaille. « C’est une compétence comme une autre ! Il faut la découvrir, l’apprivoiser et la mettre en pratique dans son networking. Le culot bien élevé est l’un des ingrédients du succès du marketing de soi… »